FAIT : nom masculin (latin factum, de facere, faire) Ce qui est reconnu comme certain, incontestable. Le fait est là, il faut s’incliner. (Définition du dictionnaire Larousse)
Fait n°12:
L’IFIA-WIN (de l’anglais Women Inventors Network) a été fondé en mars 1995. Ce réseau mondial s’adresse aux inventrices et à celles qui les soutiennent, afin qu’elles puissent communiquer, se faire connaître et reconnaître. Site de l’IFIA-WIN
YO !
Alors, vous êtes prêt-e-s pour le deuxième acte de cette introduction à l’excitation musico-militante, pleine de réjouissance polyphonique et lacrymale ? Pour remuer votre bonda et vous casser les cordes vocales, c’est en dessous que ça se passe !!!
On démarre fort avec un bon vieux standard funk : « Ladies’ Night » chanté par Kool and the Gang (1979)
Je vous sens groover les filles (et les mecs aussi, faites pas les timides, cette chanson est magique !). Ce méga tube interplanétaire a été composé par le groupe et a grimpé jusqu’à la 8ème place du Billboard Hot 100 en 1980, et la première du Billboard Hot R&B/Hip-Hop number one single en 1979. À ce jour, Kool and the Gang est le groupe le plus samplé, y compris par des artistes internationaux tel que les Beastie Boys (En 1989 sur » Hey Ladies » ou en 1992 sur « Professor Booty »), Madonna (En 1992 sur « Erotica ») ou Janet Jackson (En 1994 sur « You Want This »). C’est aussi le groupe qui détient le record de longévité des groupes de R&B : Toujours en activité depuis 43 ans. Cette chanson célèbre la fête, la danse et l’amusement, pour tou-te-s et bien-sûr et surtout pour les femmes ! Une chanson pour se plaire à soi, entre potes ou à poil dans sa salle de bain, mais en rythme !!
Les Paroles :
Mm oh oui, quelle nuit
Oh oui, c’est la nuit des dames Et ça fait du bien Oh oui, c’est la nuit des dames Oh quelle nuit (oh quelle nuit) (x2)
Les filles, voilà pour vous toutes Une nuit qui est spéciale partout De New York à Hollywood C’est la nuit des dames et des filles ça fait du bien
(x2)
Madame Romantique, la célibataire Mm maman sophistiquée Allez, toi la reine du disco, ouais Reste avec moi ce soir, maman, ouais
Si vous entendez des bruits Ce n’est pas les garçons, c’est la nuit des Dames, uh huh
On va sortir, nuit des dames sortir pour la nuit de dames On va sortir, nuit des dames sortir pour la nuit de dames
(x2)
Vos noms en gros sous les lumières disco Vous pouvez atteindre tous vos rêves La fête ici, la fête là-bas, partout C’est votre nuit, bébé Il faut être là
C’est votre nuit, Ce nuit, tout est va être parfait (répétition)
Allez, célébrons tous ensemble (répétition)
Oh oui, c’est la nuit des dames Et ça fait du bien Allez, célébrons tous ensemble Charmante dame, dame, Je t’aime
Les filles, voilà pour vous toutes Une nuit qui est spécial partout Vous dansez, vous souriez, les gars se déchaînent Tellement chic, tellement jolie, vous êtes si divines
On passe au rock d’adolescentes énervées : « Saturday Night Special » chantée par The Runaways
Là, on a du lourd car je vais vous parler d’un de mes groupes préférés, mené par une de mes idoles féminines : Joan Jett ! Ce groupe a été créé par des adolescentes de 14 ans qui voulaient faire du rock, du vrai avec des guitares criantes et des paroles rebelles. Elles ont réussi. Avec un joli succès chez elle aux États-Unis et un immense au Japon notamment. Cette chanson est la première piste d’un album sorti en 1979 au Royaume-Uni et en 1981 aux US. Joan Jett chante son « blasage », son pouvoir, sa perdition, sa désinvolture. Rien que ça… À 17 piges ! Le titre évoque à la fois l’envie de faire la fête le week-end, le seul moment où on peut vraiment se mettre la tête à l’envers s’amuser, et un pistolet bon marché qu’on nomme en anglais « Saturday night special ». Ne m’en veuillez donc pas quand à la traduction très peu inspirée !!!
Les Paroles :
Parlons des femmes Parlons un peu de l’amour Parlons de mes paroles garces Et de mes orgasmes Je vis pour le week-end Cela fait partie du script Tu pries pour un ange Eh bien, c’est tout ce que tu auras
Tu peux m’habiller de rubans Tu peux m’attacher Tu sors l’appareil photo Clichés provocateurs Tu fais ce que tu veux Voyons voir ce que tu as Et si j’aime pas Je vais juste te dire d’arrêter
Elle est un pistolet bon marché (OU spécialité du samedi soir) Un gros calibre Elle est un pistolet bon marché (Spécialité du samedi soir) Tu m’a déjà surprise en train de rêvé Elle est un pistolet bon marché (Spécialité du samedi soir) Je suis jeune et facilement ennuyée Elle est un pistolet bon marché (Spécialité du samedi soir) Et tu sais que je suis un peu spéciale Et tu sais que t’en voudras plus
Tu veux me respecter Combien de temps cela durera- Tu veux me protéger Je n’ai pas besoin, pauvre mec Je cherche de l’action J’ai faim et je suis chaude Vous voulez savoir pourquoi C’est facile: pourquoi pas
Elle est un pistolet bon marché (Spécialité du samedi soir) Un gros calibre Elle est un pistolet bon marché (Spécialité du samedi soir) J’ai réussi un score acceptable Elle est un pistolet bon marché (Spécialité du samedi soir) Je suis jeune et facilement ennuyée Elle est un pistolet bon marché (Spécialité du samedi soir) Et tu sais que je suis un peu spéciale Et tu sais que t’en voudras plus
Un peu d’électro à la française ? « Je Veux te Voir », chanté par Yelle
Voilà une chanson qui donne la pêche! Je vous ai mis le clip originel, celui où Yelle n’a pas encore sa coupe de cheveux/marque de fabrique. Perso, je le préfère à celui qui est sorti quelques mois après. Cette chanson a été écrite par DJ Grand Marnier, compagnon de Yelle, et postée sur MySpace en 2006. « Je veux te voir » est une réponse aux textes machistes de certains groupes et spécialement de TTC (Cuizinier étant un des trois membres). La chanson de Yelle est rapidement devenue populaire, cumulant plus de 125 000 écoutes sur MySpace et plus de 9 000 000 sur youtube.
Et comme je vous ai mis une version karaoké du clip (Qui a dit que j’étais une feignasse ??!), vous pouvez vous époumoner en rythme!!
Du roots du Larzac! « L’une chante, l’autre pas », tiré du film Les Mœurs Domestiques
Cette chanson (qui débute à 1’22 minute) est tirée du film L’Une Chante, L’Autre Pas d’Agnès Varda (1977). On est dans le militantisme qui fleure bon la guitare sèche, les pâquerettes et les cheveux longs. Un peu de douceur hippie.
Les Paroles:
La double journée, pauvre maman,
C’est bien épuisant et c’est mal payé
Friedrich Engels l’avait dit
Dans la famille aujourd’hui
L’homme est le bourgeois
Et la femme est le prolétariat
Il avait raison, papa Engels Il avait raison, car à la maison L’homme est le bourgeois, et la femme le prolétariat
On peut déjà réfléchir au problème En parler avec ceux qu’on aime On peut déjà dire c’est assez Et puis agir et puis changer
C’est le moment de crier très fort, brosse à cheveux en guise de micro, et doigt pointé à l’afro-américaine : « Respect » chantée par Aretha Franklin (1967)
« R-E-S-P-E-C-T » : que celui ou celle qui n’a jamais chanté ça, me jette le premier vinyle ! Et oui, je ne rigole pas quand je vous dis que je veux que vous dansiez et que vous réclamiez ce qui vous est dû !!!
Ce qui est drôle à propos de cette chanson c’est qu’elle a été écrite et chanté par Otis Redding en 1965, avant d’être chantée deux ans plus tard par Aretha. La version de Redding est le plaidoyer d’un homme désespéré, qui donnerait à sa femme tout ce qu’elle veut, qui ne se soucie pas qu’elle lui fasse du mal, tant qu’il obtient le respect quand il rentre à la maison (Le «respect» étant un euphémisme). La version de Franklin est largement différente : c’est la déclaration d’une femme forte et confiante. Elle exige son «respect». Le refrain final « sock it to me » a d’ailleurs été rajouté.
Le « Respect » d’Aretha Franklin était un point de repère pour le mouvement féministe, et est souvent considéré comme l’une des meilleures chansons R&B. Elle a d’ailleurs gagné deux Grammy Awards en 1968 pour la «Meilleur Chanson Rhythm & Blues» et «Meilleure Performance vocale solo Rhythm & Blues « . Elle fut même intronisée au Grammy Hall of Fame en 1987. Beaucoup d’autre récompense ont été attribuée à cette chanson.
Les Paroles (Parce que je sais que vous vous demandez ce qu’il y a après le « R-E-S-P-E-C-T »):
(Ooh) Ce que tu veux (Ooh) Bébé, je l’ai (Ooh) Ce dont tu as besoin (Ooh) Tu ne le sais pas encore que je l’ai ?! (Ooh) Tout ce que je demande (Ooh) C’est un peu de respect quand tu rentres à la maison (Juste un peu) Hey baby (Juste un peu) quand tu rentres à la maison (Juste un peu) Monsieur (Juste un peu)
Je ne vais pas te faire de tord quand tu n’es pas là Je ne vais pas te faire de tord (Ooh) parce que j’en ai pas envie (Ooh) Tout ce que je demande (Ooh) C’est un peu de respect quand tu rentres à la maison (Juste un peu) Bébé (Juste un peu) quand tu rentres à la maison (Juste un peu) Oui (Juste un peu)
Je suis sur le point de vous donner tout mon argent Et tout ce que je demande en retour, chouchou C’est que tu me donnes mes bénéfices Quand tu rentres à la maison (Juste un, juste un, juste un, juste un) Ouais bébé (Juste un, juste un, juste un, juste un) Quand tu rentres à la maison (Juste un peu) Oui (Juste un peu)
Ooh, tes baisers (Ooh) Plus doux que le miel (Ooh) Et devine quoi (Ooh) Mon argent aussi (Ooh) Tout ce que je veux que tu fasses (Ooh) pour moi c’est de m’en donner quand tu rentres à la maison (Re, re, re, re) Ouais bébé (Re, re, re, re) Balance pour moi (Respect, juste un peu) Quand tu rentres à la maison, maintenant (Juste un peu)
R-E-S-P-E-C-T Découvre ce que cela signifie pour moi R-E-S-P-E-C-T Prenez garde, TCB*
Oh (Donne le meilleur, donne le meilleur, donne le meilleur) Un peu de respect (Donne le meilleur, donne le meilleur, donne le meilleur) Whoa, bébé (Juste un peu) Un peu de respect (Juste un peu) Je suis fatiguée (Juste un peu) Continue d’essayer(Juste un peu) Tu ne peux plus me la faire (Juste un peu) Et je ne mens pas (Juste un peu) (Re, re, re, re) ‘spect Quand tu rentres à la maison (Re, re, re, re) Ou bien tu pourrais ouvrir la porte (Respect, juste un peu) Et voir que je suis partie (Juste un peu) Je dois avoir (Juste un peu) Un peu de respect (Juste un peu)
*TCB : Take care of Business (Gérer le business) est une expression de l’époque utilisée surtout dans la communauté afro-américaine.
Et voilà pour aujourd’hui ! J’espère que cette petite playlist vous permettra de passer une bonne journée !
Rdv la semaine prochaine pour la suite (Et pas la fin !!) ?
FAIT : nom masculin (latin factum, de facere, faire) Ce qui est reconnu comme certain, incontestable. Le fait est là, il faut s’incliner. (Définition du dictionnaire Larousse)
Fait n°11 : L’hystérie, dont le nom est tiré du mot grec hystera signifiant utérus, est la manifestation corporelle de troubles psychiques. Pour Hippocrate, les Égyptiens de l’Antiquité et nombre de leurs successeurs y compris dans la médecine des Lumières, le phénomène hystérique était limité aux femmes. Ce ne sera qu’en 1784, avec les travaux de Joseph Raulin, que l’on saura que l’hystérie est une maladie qui peut aussi atteindre les hommes et qu’elle n’a rien à voir avec l’organe utérin. De nos jours encore, cette pathologie est restée fortement associée à la féminité, en dépit des efforts, au 19ème siècle, de Charcot, Janet, Freud, Breuer, etc…
A 28 ans, Mélissa Laveaux est une artiste. Chanteuse, mais aussi féministe, elle marie à merveille passion et engagement. J’ai eu la chance d’échanger avec cette canadienne, d’origine haïtienne, à plusieurs reprises et voici l’essence de nos échanges. Voyage entre musique et militantisme.
Je t’ai découvert avec le titre Postman, tu peux nous raconter son histoire ?
Quand je suis arrivée à Paris, je n’avais ni amis, ni argent. J’étais fière. Je ne voulais pas raconter ma situation à ma famille. Je ne souhaitais surtout pas leur dire que je galérais, car tout le monde m’avait déconseillé de quitter Ottawa. A l’époque, personne ne prenait de mes nouvelles. Ma mère m’appelait de temps en temps, mais elle était persuadée que je vivais une vie de rockeuse bohémienne ! Elle pensait que je prenais de la drogue – ce qui ne m’a jamais tenté. Elle croyait aussi que je me prostituais pour finir mes fins de mois, alors que je donnais des cours d’anglais et faisais des babysittings. Postman s’inspire de cette période. Ma chanson parle d’une femme qui vit dans la misère et souffre de ne recevoir des nouvelles de sa famille. Le facteur – ou Dieu – passe quotidiennement. Il essaie de la rassurer avec des lettres. Ce sont des courriers du paradis des malheureux. Dans cette chanson, je fais aussi référence à la prostitution, car j’ai parfois l’impression que sur scène, on vend un peu son âme pour divertir le public. Mais ce n’est pas la même chose ! Je vends en quelque sorte mon histoire personnelle et des mots intimes. C’est un paradoxe qui me plaît.
FAIT : nom masculin (latin factum, de facere, faire) Ce qui est reconnu comme certain, incontestable. Le fait est là, il faut s’incliner. (Définition du dictionnaire Larousse)
Fait n°10 : En France, dans la commune de « La Ville-aux-Dames », située dans le département d’Indre-et-Loire, toutes les rues ont des noms de femmes célèbres.
Beauté de cette femme, sublime; de ces femmes, de ces hommes aussi. Beauté interdite. Beauté volée. Beauté de cette burqa ambrée, dans le vent et la poussière (comment une prison peut-elle être aussi belle?).
Ode à la liberté !
Un flot de parole qui emporte tout, fait sauter les chaînes… Autorise simplement un sourire. Quand les hommes se taisent (enfin), sont incapables de parler, d’exercer leur « pouvoir », alors tout devient possible.
Ou comment une femme, prisonnière depuis l’enfance de tout et de tous, va gagner sa liberté, grâce à sa pierre de patience, son époux objéifié, dans un grand déballage intimiste, miraculeusement rendu possible par une balle coincée dans une nuque (le bégaiement marche pas mal aussi).
Grâce à cette tante aussi, femme libérée et libératrice, belle et maquillée, pendent lumineux de ces autres femmes, mères et marâtres, esclaves esclavagistes. Cette femme maître de son sexe et de son pouvoir, cette putain impure pleine de noblesse.
Et les hommes dans tout ça ? Toujours dangereux et menaçants, coincés dans une animalité qu’ils rejettent à grands coups de versets et d’honneur. Tout aussi beaux et maudits que leurs femmes, eux, esclavagistes esclaves, débordants de frustration, pleins de pouvoir mais totalement impuissants.
Où l’on se demande comment une société a-t-elle pu enfanter cela? Et où il faut aussi se regarder en face quelques instants… Je suis aussi ce père violent, ce mari indifférent, ce soldat menaçant, ce mollah inquisiteur. En tous cas, j’en ai le plein potentiel. Cette colère, cette violence, cette frustration… Cette peur surtout. Je connais tout cela, intimement.
Alors, comment fait-on pour ne pas en arriver là ?
Aujourd’hui je vais vous donner envie de pleurer, de gigoter, de vous égosiller dans une brosse à cheveux, de balancer des majeurs en l’air…bref aujourd’hui je vais vous parler musique ! En glandant faisant quelques recherches sur internet, je me suis rendue compte que peu de sites parlent de chansons féministes. J’en ai trouvé 2 géniaux, dont je me suis grandement inspirée pour cet article : Les Tumultueuses, Sens Critique.
Voici une petite (mytho !) sélection de chansons pour se lever toujours plus forte le matin, avec la rage au cœur et la danse au ventre. Pour se faire des clips devant le miroir, ou pour se refaire la grande scène, celle où on répond exactement ce qu’il faut au moment où il le faut: La scène où tu écrases ton patron. Celle où on cloue le bec de notre ennemi avec notre verve parfaitement maitrisée.